Juvénal, satire contre les femmes
Satire contre les femmes, de Juvénal
Traduction littérale
« Nulle, dans une telle foule, ne semble digne de toi ? »
« Qu'elle soit belle, décente, riche, féconde, qu'elle place [ les bustes de ] ses antiques aïeuls sous les portiques, [ qu'elle soit ] plus chaste que tout Sabine aux chevelures abondantes, ayant arrêté la guerre, oiseaux rares en ces terres et comme un cygne noir : qui supporterait une épouse à qui tout est dû ? Je préfère, je préfère une Vénusienne que toi, Cornélie, mère des Gracques, si, avec tes grandes vertus, tu apportes un grand orgueil et nombre de triomphes dans la dot. Je t'en prie, emporte ton Hannibal et ton Syphax vaincu dans le camp et pars avec toute la Carthage ! »
... Quelle grande importance que la beauté, pour qu'elle s'en vante toujours auprès de toi ? En effet, le plaisir de ces rares et élevées qualités n'est plus, toutes les fois que l'esprit ayant été corrompu par l'orgueil, elle comporte plus d'amertume que de douceur. Or, lequel est dévoué à tel point qu'il ne se hérisse pas de celle qu'il couvre de louanges et qu'il ne la haïsse pas sept heures du jour ? Si, asservi à ta femme par ta simplicité, ton esprit est dévoué à une seule, baisse la tête et le cou, prêt à porter le joug. Tu ne trouveras aucune qui épargne ton affection : bien qu'elle brûle elle-même, elle se réjouit par les tourments, les affections et les dépouilles ; ainsi, une femme est bien moins utile pour lui, quele mari sera bon et souhaitable.
Traduction littéraire
« Nulle, dans une telle foule, ne te semble digne de toi ? »
« Qu'elle soit belle, décente, riche, féconde, qu'elle dispose dans ses portiques les antiques bustes de ses aïeuls, qu'elle soit plus pure que les Sabines, mettant fin, les cheveux épars, à une guerre, oiseaux plus rares sur la terre qu'un cygne noir : qui supporterait cette épouse accomplie ? Oui, je préfère une Vénusienne à toi Cornélie, mère des Gracques, si tu m'apportes l'orgueil avec tes sublimes