kalima
Sens
Les voyages, qui sous-entendent la découverte d’autres façons de vivre et de penser, sont utiles et même nécessaires à la connaissance, l’initiation, l’éducation.
Origine
Ce proverbe est souvent attribué à Montaigne, mais à tort.
Dans « De l’institution des enfants » du livre I des Essais (écrits de 1572 à 1592), Montaigne recommande pour les enfants la visite des pays étrangers, chapitre XXV. Pourtant, il en exprime ainsi l’utilité : « pour en rapporter principalement les humeurs de ces nations et leurs façons, et pour frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ».
C’est à l’époque des Lumières que les intellectuels se sont beaucoup interrogés sur la valeur éducative des voyages.
Ainsi, à l’article « Voyage » de l’Encyclopédie de Jaucourt (1765), l’auteur s’applique à exprimer leur fonction expérimentale. Il insiste sur l’utilité du contact personnel avec le « grand livre du monde ».
Avant lui, le Dictionnaire universel de Furetière (1690) mentionne la même idée : « Les voyages sont nécessaires à la jeunesse pour apprendre à vivre dans le monde. »
Ceux de l’Académie française (1694) et de Trévoux (1704) en soulignent aussi le rôle pédagogique. En 1751, l’idée est à nouveau développée dans l’Encyclopédie.
Lire l’article de l’Encyclopédie
En 1835, le proverbe est répertorié sous sa forme actuelle dans le Dictionnaire de l’Académie.
Proverbes dans le même sens
De longues terres longues nouvelles. (XIIIe siècle)
Variante : De terres lointaines, on rapporte beaucoup à dire.
Le même proverbe ailleurs
Travel broadens the mind, voyager nourrit l’esprit. (Anglais)
Viajar es abrir la mente, voyager, c’est ouvrir l’esprit. (Espagnol)
Vivre est quelque chose pour apprendre, mais voyager est mieux. (Turc)
Si tu n’as pas étudié, voyage. (Foufouldé)
Voyager ajoute à sa vie. (Berbère)
Quiconque voyage beaucoup, s’instruit. (Zaïrois)
Celui qui ne voyage pas ne connaît pas la valeur des hommes. (Maure)
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