Kaliningrad
L’oblast’ (région administrative) de Kaliningrad est isolée du reste de la Russie par au moins la Lituanie et la Biélorussie. D’une superficie de 15 000 kms carrés, soit à peu près la moitié de la Belgique, il est peuplé de 900 000 habitants en 2008 (très majoritairement de Russes, mais aussi de Biélorusses, de Lituaniens et de Polonais). Cette situation historique et géographique particulière provoque des enjeux importants: géopolitiques, mais également économiques et stratégiques.
Dès lors, aucun événement régional ne peut survenir sans affecter l’équilibre de Kaliningrad. En outre, plus la Russie ne diminue en influence dans son étranger proche, plus l’Union européenne augmente sa présence à Kaliningrad. Ainsi, la stabilité de Kaliningrad dépend de celle du continent européen. Unique en Europe par ses caractéristiques, cette région a été le théâtre ces vingt dernières années de deux approches de développement opposées, portées par deux objectifs différents : d’une part, le pouvoir central russe a cherché à utiliser la position géostratégique de Kaliningrad comme un atout stratégique, tout en évitant de créer des volontés séparatistes des habitants. De l’autre côté, l’Union Européenne (UE) a aidé financièrement la région, dans le but de sécuriser ses nouvelles frontières. Il s’agit donc de replacer les deux approches, russe et européenne, dans le contexte géopolitique et d’analyser leurs conséquences. L’étude ci-après va s’orienter autour deux grands axes : l’oblast’ de Kaliningrad : un futur axe « neutralisé » en Europe ? L’exclave de Kaliningrad (1988-2009) : un enjeu géopolitique entre deux approches de développement.
- L’exclave de Kaliningrad 1988-2009 : un enjeu géopolitique entre deux approches de développement[30]
Jusqu’à la chute de l’URSS, Kaliningrad se distinguait par son statut militaire : l’oblast était une base militaire navale sur la mer Baltique, et servait de moyen de