Kalkar
En Allemagne, pays qui a décidé de renoncer à l'énergie nucléaire d'ici 2022, une centrale jamais mise en service à Kalkar (nord-ouest) au bord du Rhin a été reconvertie en un parc d’attractions. Manèges, glaces et frites à volonté donnent des airs de fête foraine à l'ancienne centrale, située à quelques kilomètres des Pays-Bas, qui devait être à l'origine un fleuron technologique.
A Kalkar, rien ne se perd, tout se transforme. Même l'imposante tour de refroidissement a trouvé son utilité: recouverte d'une fresque de paysage alpestre, sa paroi en béton sert de mur d'escalade.Les bâtiments des turbines et du réacteur contiennent des chambres d'hôtel, des restaurants et des bars, dans des décors évoquant l'Egypte antique ou l'Ouest américain. Repas et boissons sont à volonté, y compris l'alcool, selon des formules forfaitaires. Bien avant que le gouvernement allemand décide de fermer définitivement ses centrales nucléaires d'ici 2022, celle de Kalkar était mort-née. Dans les années 1970, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas avaient décidé de bâtir à Kalkar une centrale nucléaire d'un genre nouveau, un "surgénérateur", qui devait produire plus de combustible fissile qu'il n'en consommait grâce à un réacteur à neutrons rapides.
Mais le projet avait aussitôt soulevé de vives craintes. "Le sodium, utilisé pour refroidir les neutrons rapides, est inflammable au contact de l'air et de l'eau", rappelle Willibald Kunisch, un ancien opposant à la centrale et aujourd'hui représentant des Verts au conseil municipal de Kalkar.
Un entrepreneur néerlandais, Hennie van der Most, spécialiste de la reconversion de friches industrielles, rachète en 1995 le site et ses environs, soit une cinquantaine d'hectares, pour quelque 3 millions de marks (1,5 million d'euro).
Aujourd'hui "Wunderland Kalkar" accueille 600.000 visiteurs par an et emploie jusqu'à 550 personnes en haute saison.