Kant, commentaire de philo
1373 mots
6 pages
"Donc c'est la loi morale, dont nous avons immédiatement conscience (dès que nous formulons des maximes de la volonté), qui souffre d'abord à nous et nous mène directement au concept de la liberté, en tant qu'elle est représentée par la raison comme un principe de détermination, que ne peut dominer aucune condition sensible et qui, bien plus, en est totalement indépendant. [...] Supposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir, qu'il lui est tout à fait impossible d'y résister quand se présentent l'objet aimé et l'occasion : si, devant la maison où il rencontre cette occasion, une potence était dressée pour l'y attacher aussitôt qu'il aurait satisfait sa passion, ne triompherait-il pas alors de son penchant ? On ne doit pas chercher longtemps ce qu'il répondrait. Mais demandez-lui si, dans le cas où son prince lui ordonnerait, en le menaçant d'une mort immédiate, de porter un faux témoignage contre un honnête homme qu'il voudrait perdre sous un prétexte plausible, il tiendrait comme possible de vaincre son amour pour la vie, si grand qu'il puisse être. Il n'osera peut-être pas assurer qu'il le ferait ou qu'il ne le ferait pas, mais il accordera sans hésiter que cela lui est possible. Il juge donc qu'il peut faire une chose, parce qu'il a conscience qu'il doit la faire et il reconnaît ainsi en lui la liberté qui, sans la loi morale, lui serait restée inconnue."
Emmanuel KANT, Critique de la pratique (1788)
L'auteur de ce texte n'est autre que Kant, grand philosophe du XVIIIe siècle. Il écrit "Critique de la pratique" en 1788. Dans cet ouvrage un extrait a été sélectionné, où Kant accentue sa critique sur la notion de liberté. Il affirme par ses propos que l'homme est un être libre. En effet, selon Kant, l'homme n'est pas guidé et dirigé seulement par des pulsions. Ainsi, l'homme n'est pas un être déterminé, tel un animal vivant exclusivement par son instinct. Il est libre. Tout d'abord, libre de ses choix mais aussi, libre dans