Carillier Nicolas TS1 Grigori Perelman Mathématicien hors pair, Grigori Perelman a vu son génie mondialement reconnu par la communauté scientifique internationale. Mais il a put marqué ses contemporains – et notamment ses concitoyens – par son rejet des honneurs, voire des richesses. Qui est-il ? Un prodige ou une personne dont on a depuis l'enfance naturellement cultivé les dons miraculeux en le forçant indéfiniment à étudier les mathématiques ? Un génie ou simplement un homme malchancheux privé de tout, de famille, de travail et de vie ordinaire ? Est-il devenu célèbre pour avoir exploité un don du ciel ou satisfait les ambitions de sa mère ? Plus d'une semaine après le refus de Grigori Perelman de la médaille Fields, équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, le Moskovski Komsomolets n'a pas épuisé le filon médiatique de ce "génie d'une grande simplicité". Ce terme de "simplicité" est particulièrement mal adapté aux travaux de Perelman. En ne se rendant pas à Madrid pour se voir décerner la médaille Fields, le 22 août dernier, Perelman, 40 ans, a marqué l'esprit de ses concitoyens. L'œuvre de Perelman mérite pourtant bien plus d'attention, car il a résolu la conjecture de Poincaré, du nom du mathématicien français du début du XXe siècle. Par ailleurs, Perelman vit chichement à Saint-Pétersbourg. Il était même sans emploi au début de l'année. Or, comble de la singularité, il pourrait laisser échapper le million de dollars qui est
promis par l'Institut Clay, aux Etats-Unis, à celui qui viendrait à bout d'un des sept problèmes mathématiques non résolus du millénaire, dont cette fameuse conjecture.