Kertész et musil : dissertation sur les deux romans
Imre Kertész dit dans son discours du prix Nobel de 2002 : J’ai compris que l’espoir était un instrument du mal.
D’après vous, est-ce le cheminement de cette compréhension d’un adolescent que racontent les deux romans au programme ?
Nous sommes confrontés à deux romans d’initiation ; Etre sans destin de Imre Kertész et Les désarrois de l’élève Törless de Robert Musil. Ces deux romans ont pour sujet l’apprentissage de la vie au moment de l’adolescence, sous deux formes différentes : celle de l’expérience des camps de concentration pour Kertész et celle du pensionnat pour Musil. Les deux romans traitent cependant du même sujet : le mal politique. Dans son discours du prix Nobel de 2002, Kertész a dit : J’ai compris que l’espoir était un instrument du mal. Cette compréhension nous amène à des questions ; les deux adolescents des deux romans ont-ils vécu l’espoir comme une souffrance destructrice ? Est-ce que ces deux romans initiatiques décrivent l’espoir comme une source du mal ? Exposent-ils l’espoir comme une épreuve à surmonter dans l’apprentissage de la vie et comme la cause d’une certaine perversité ? Il faudra d’abord expliquer la citation de Kertész pour pouvoir ensuite en faire une analyse en la mettant en lien avec chacun des deux romans.
L’espoir est un instrument du mal.
Mais qu’entend Kertész par le mot espoir ? Dans sa définition propre, l’espoir est le fait d’espérer, le fait d’attendre quelque chose avec confiance. L’espoir implique des faits envisageables et parfois réels. On peut aussi le qualifier d’optimisme irraisonné de l'avenir.
Quant au mal, il s’agit ici du mal politique, dont il existe plusieurs formes. C’est d’abord un apprentissage de la violence physique, mentale, sentimentale et politique, sous la forme d’un rapport de domination. C’est également un apprentissage du monde adulte.
On peut alors dire qu’il existe un rapport de perversité entre l’espoir et le mal. L’espoir pervertit les esprits au point de