kierkegaard
� On a l�habitude de dire que l�oisivet� est la m�re de tous les maux. On recommande le travail pour emp�cher le mal. Mais aussi bien la cause redout�e que le moyen recommand� vous convaincront facilement que toute cette r�flexion est d�origine pl�b�ienne. L �oisivet�, en tant qu�oisivet�, est la m�re de tous les maux, au contraire, c�est une vie vraiment divine lorqu�elle ne s�accompagne pas d�ennui. Elle peut faire, il est vrai, qu�on perde sa fortune, etc�Toutefois, une nature patricienne ne craint pas ces choses mais bien de s�ennuyer. Les dieux de l�Olympe ne s�ennuyaient pas, ils vivaient heureux en une oisivet� heureuse. Une beaut� f�minine qui ne coud pas, ne file pas, ne repasse pas, ne lit pas et ne fait pas de musique, est heureuse dans son oisivet� : car elle ne s�ennuie pas. L�oisivet� donc, loin d��tre la m�re du mal, est plut�t le vrai bien. L�ennui est la m�re de tous les vices, c�est lui qui doit �tre tenu � l��cart . L�oisivet� n�est pas le mal et on peut dire que quiconque ne le sent pas prouve, par cela m�me, qu�il ne s�est pas �lev� jusqu�aux humanit�s. Il existe une activit� intarissable qui exclut l�homme du monde spirituel et le met au rang des animaux qui, instinctivement doivent toujours �tre en mouvement. Il y a des gens qui poss�de le don extraordinaire de transformer tout en affaire, dont toute la vie est affaire, qui tombe amoureux et se marie, �coutent une fac�tie et admire un tour d�adresse, et tout avec le m�me z�le affair� qu�ils portent � leur travail de bureau. �
Kierkegaard