1° ANALYSE guidée d’œuvre – Kirchner
Potsdamer Platz, 1914, huile sur toile, 200X150cm, Neue National Galerie, Berlin.

Prise de notes

Format vertical / 200X150 cm / monumentalise / les figures du 1er plan sont plus grandes que nature : elles sont monumentales par rapport au spectateur (elles le dominent). Elles dépassent l’architecture du décor (elles sont donc aussi monumentalisées dans le format). On verra à la fin que le sujet est pourtant trivial ; à opposer à la grande Peinture d’histoire très en vogue chez les classes dirigeantes à l’époque.
La touche est très présente, absence de naturalisme, introduit : dynamisme-vigueur, présence de l’artiste – de sa personnalité – les gestes visibles inscrivent son inquiétude, sa nervosité.
Traitement équivalent sans hiérarchisation : espace-personnages-architectures / uniformisation mais aussi fusion –lien entre tous ces éléments. Au niveau des tête des femmes : grande confusion des formes, décors et figures se confondent, cacophonie visuelle, illisibilité.
La couleur n’est pas naturaliste, ton local modifié partout. Elle est très affirmée, mais rabattue, très contrastée (contrastes complémentaires : vert / rouge). Effet criard, qui jure. Aucune volonté de mimétisme. En aplats / pas de volonté de faire du modelé.
Elle est utilisée ici à des fins expressives, elle permet aussi de structurer l’espace, le jeu des contrastes permet de faire circuler le regard.
Les teintes sont acides et froides / dissonances qui provoquent un sentiment de malaise, d’angoisse. Le vert des visages peut évoquer la maladie, le pourrissement des chairs.
La teinte rouge du bâtiment à l’arrière plan a par contre ici une fonction mimétique / permettre l’identification claire de la gare de Potsdam / bâtiment de brique rouge ; mais elle est excessive.
Au Moyen-Âge, le vert est une couleur portant malheur, une couleur maléfique associée au Diable. A ce propos ne pas oublier que les expressionnistes sont influencés par le Moyen Âge.