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« La méthode maîtresse de ce livre, celle du groupement et du rapprochement des faits, n'est sans doute pas spéciale à M. Suess ; c'est elle au fond que nous employons tous, quand nous comparons la région étudiée par nous avec les régions voisines. Mais ce qui est nouveau, ce qui est même inattendu, c'est qu'elle ait pu s'étendre à l'ensemble du globe ; que sans appeler à son aide aucune hypothèse de principe, aucun postulatum arbitraire, elle ait pu, d'un bout à l'autre de notre hémisphère, montrer des rapports et établir des liaisons qui, par exemple, n'étaient même pas aperçus d'un bout à l'autre de la France. M. Suess a su s'élever assez haut pour voir les traits fondamentaux de l'ensemble s'accuser au milieu de la complexité des détails. »(in E. Suess, La Face de la Terre, Préface, tome I, 1883 ; traduction française, Paris, Armand Colin, 1905, p.vi.)
Marcel Bertrand, en 1887, affirme lui aussi que l'Amérique du Nord et l'Europe formaient autrefois un seul continent qui s'est effondré en son centre pour constituer l'Atlantique. L'unité des deux blocs continentaux est démontré, le croît-il, par le prolongement des chaînes européennes (chaînes calédonienne, hercynienne et alpine) sur le continent américain. Les mêmes faits (analogies des faunes et des flores fossiles, analogies des côtes américaines et européennes) seront repris par Wegener mais avec une autre interprétation.
Emile Haug considère de son côté en 1900 que les chaînes de montagnes se forment uniquement le long de bandes étroites (les géosynclinaux) intercalées entre des unités continentales stables. La déformation tectonique se confine donc dans des endroits précis du globe, ce qui formera plus tard une des bases de la théorie de la tectonique des plaques. La distribution des roches volcaniques à la surface de la Terre est également