La cage descend tranquillement dans l’eau froide de la mer. Je n’arrive pas à croire que bientôt, je serai à quelques mètres de la créature la plus spectaculaire qui soit, un grand requin blanc. Seule dans la grande cage, je trouve l’océan beaucoup plus intimidant que ce à quoi je m’attendais. Partout autour de moi, il y a de l’eau à perte de vue. Je me demande comment ça serait de simplement pouvoir m’évader de ces quelques barreaux de fer et de pouvoir explorer l’infinité sous-marine sans temps limite, sans contrainte. Un mouvement au loin me sort de mes pensées à une vitesse fulgurante. La silhouette reste floue en raison de la distance qui nous sépare mais je sais déjà à quoi m’attendre. La bête s’approche tranquillement et je me retrouve clouée au fond de la cage en tremblant de peur sans même m’en rendre compte. Le requin est à une dizaine de mètres de moi seulement et attrape un petit poisson d’un coup de mâchoire qui ne semble lui demander aucun effort. À côté de cet animal majestueux, je me rends compte à quel point je suis petite et sans défense. Ses dents aiguisées m’ont complètement terrorisée et je me demande bien ce qui m’est passé par la tête de vouloir me mettre dans une telle situation de mon propre gré. La bête titanesque a continué de s’avancer sans me laisser le temps de m’ajuster à sa présence. Sa tête frappe alors violement les barreaux qui me semblent soudainement être très peu sécuritaires en présence d’une telle créature. Cette présence tellement imposante me coupe le souffle, mais au moment où nos yeux se croisent, un tout nouveau sentiment m’envahit alors. Je suis jalouse de cet animal qui semble pouvoir tout surmonter dans son monde qu’est l’océan. Il peut aller où bon lui semble et faire ce qu’il veut sans limite, sans contrainte.