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Les rivaux de Corneille, auxquels s’est associé le cardinal Richelieu, à côté de certains dramaturges amis de Corneille, tels Charles Scudéry et Jean
Mairet, ont déclaré que le sujet du Cid n’avait aucune valeur et que la pièce était pleine de « méchants vers ». En outre, elle n’adhérait pas bien aux règles néo-classiques, adaptées d’Aristote et d’Horace, qui commençaient depuis peu à gouverner la scène française officielle. Vue comme un tournant dans l’histoire des lettres françaises, la Querelle du Cid continue jusqu’à nos jours à faire le sujet de commentaires et d’analyses. Les défenseurs de Corneille ont répondu qu’il valait mieux plaire au public que suivre les règles. Richelieu a fait appel à l’arbitrage de son
Académie française, nouvellement créée pour s’occuper des questions de langue. Se basant sur certains écarts perçus par rapport aux règles, l’Académie a émis un verdict assez négatif, auquel Corneille était interdit de répondre. Les conclusions de l’Académie ont redéclenché la controverse, car si la pièce ne valait rien, pourquoi y prêter tant d’attention? Corneille, fier et indépendant, a mis sa réponse sous d’autres formes, telle son Excuse à
Ariste de février 1637 (voir ci-dessus). Par ailleurs, l’auteur disait: « De tant d’ouvrages qui ont paru jusqu’à présent, Le Cid a été le seul dont l’éclat ait obligé l’envie à prendre la plume. » (Berg 255)
Pourquoi la Querelle du Cid (et pas d’une autre œuvre)? Elle est née d’une part des difficultés de l’auteur avec ses comédiens, et d’autre part de la rivalité avec d’autres auteurs dramatiques. Vu le succès du Cid, Corneille aurait demandé, et l’impresario et acteur principal Mondory lui aurait refusé, un supplément de rétribution. Corneille a contre-attaqué en faisant immédiatement imprimer le texte du Cid. Une fois