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Décrivant un épisode des troubles qui affectent l’armée française après l’échec de l’offensive du Chemin des Dames et de Craonne en avril 1917, cette chanson fut en réalité composée en 1915, sans doute par un poilu du midi. Au départ, elle évoque le secteur sanglant de Lorette, en Artois. Il était ensuite facile de l’adapter aux circonstances en remplaçant Lorette par Craonne.
« Quand au bout de huit jours, repos terminé, on va reprendre la tranchée Notre vie est bien utile, car sans nous on prend la pile (défaite écrasante) Oui mais maintenant, on est fatigués, les hommes ne peuvent plus marcher Et le cœur bien gros, avec des sanglots, on dit adieu aux civelots (civils) Et même sans tambour, et même sans trompette, on s’en va là-haut, en baissant la tête
Refrain : Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes C’est pas fini, c’est pour toujours, de cette guerre infâme C’est à Craonne, sur le plateau, qu’on va laisser not’ peau Car nous sommes tous condamnés, c’est nous les sacrifiés
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, pourtant on a l’espérance De voir enfin la relève, que nous attendons sans trêve Quand avec la nuit, dans le profond silence, on voit quelqu’un qui s’avance C’est un officier de chasseurs à pied, qui vient pour nous remplacer Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe Nos petits chasseurs, viennent chercher leur tombe
Refrain
C’est malheureux de voir, sur les grands boulevards, tant’d’cossus (riches) qui font la foire Si pour eux la vie est rose, pour nous c’est pas la même chose Au lieu d’se promener, tous ces embusqués (ceux qui ne font pas la guerre), feraient mieux de venir dans la tranchée Défendre leur bien, car nous n’aurons rien, nous autres pauvres purotins (gens qui ne possèdent rien) Tous nos camarades sont étendus là, pour défendre les biens, de ces messieurs-là
Refrain
C’est à vot’tour, Messieurs les gros, de monter sur le plateau Vous avez voulu la