L_Etat_est
Introduction :
L'Etat est l'ensemble des institutions (politiques, juridiques, militaires, administratives, économiques) qui organisent une société sur un territoire donné. Est-ce à dire que la seule définition que puissions donner de l'Ètat est géographique ?
Pas seulement. La notion d'Etat suppose, premièrement, la permanence du pouvoir. Car l'Etat n'apparaît que lorsque le pouvoir s'institutionnalise, c'est-à-dire lorsque le pouvoir cesse de dépendre d'une seule personne, le chef. C'est ce que veut dire, à sa manière, la formule : " le roi est mort, vive le roi. "
Outre la permanence du pouvoir, la notion d'Etat suppose, deuxièmement, la "chose publique." Qu'est-ce que la "chose publique" ? On peut la définir en commençant par remarquer que, si le pouvoir de l’Etat n'appartient pas à son détenteur, s'il n'est pas sa propriété personnelle, c'est qu'il définit un espace public commun à tous.
En ce sens, on peut dire de tout Etat qu'il est une république, au moins au sens étymologique du terme (une res publica) une "chose publique." Rappelons donc, ici, que la chose publique n'est pas la même chose que la république ; et que, même dans les pires dictatures, on trouve le souci de la " chose publique. "
Le fondement de l'autorité politique :
Se pose, alors, le problème de la légitimité de l'Etat. Puisque l'Etat n'existe qu'à partir du moment où l'autorité est institutionnalisée, le problème se pose de la légitimité du pouvoir.
En affirmant, dès le XVIe siècle, son indépendance à l'égard de l'Eglise ; l'Etat moderne se prive de la légitimation traditionnelle du pouvoir par la religion. La religion a donc été une des formes de la légitimation du pouvoir. Une des formes, pas la seule ; et surtout pas celle de l'Etat moderne. (Vous pourrez lire sur ce point, Jean Bodin dans les six livres de la République.)
Fort de cette séparation, Machiavel, premier penseur dé l’Etat moderne désacralisé, va faire dépendre le pouvoir non pas d'un