L_existence_et_le_temps
Introduction
Existence et être sont des termes équivalents, en apparence. Toutefois, cette équivalence est trompeuse, car l’être peut se dire de deux façons :
1. Dire d’une chose qu’elle est, c’est poser son existence.
2. Dire ce qu’elle est, c’est définir son essence.
D’une certaine manière, on peut dire que l’existence renvoie à l’être, non en tant qu’essence, mais à l’être en tant qu’il s’oppose au néant. C’est là ce qui fait que l’existence est d’emblée non pas l’objet d’une définition, mais plutôt de toute une série d’interrogations :
1. Etre ou ne pas être ?
2. Pourquoi quelque chose est plutôt que pas ?
3. Pourquoi existons-nous ?
La question « Pourquoi ce qui est, est-il plutôt comme ceci que comme cela ? » est plus de l’ordre de la question de l’essence.
La question de l’existence émerge à partir de la conscience du néant et de la mort. Mais pas seulement. Il ne suffit pas, au moins en ce qui concerne l’homme, de dire que la conscience de l’existence se pose au surplomb de la conscience du néant et de la mort.
Car, pour l’homme, exister ne se réduit jamais entièrement au simple fait d’être. Se pose, alors, la question du sens de la vie humaine. L’existence est, d’ailleurs, un terme qui qualifie le plus souvent, une vie humaine. Contrairement aux choses de la nature, qui sont simplement là ; seul l’homme existe, c’est-à-dire qu’il prend conscience de son existence, et pose la question du sens .
C’est cette question du sens de l’existence que la philosophie moderne prendra à son compte comme problème, dans la mesure où l’existence excède toute logique et semble irréductible à tout discours, fût-il philosophique.
Essence et Existence
C’est sans doute pour cette raison que la philosophie a longtemps privilégié l’essence par rapport à l’existence.
D’une part, rien ne semble pouvoir être dit de l’existence, sauf à s’enfermer dans la pure et simple tautologie. Dire, par exemple, que l’homme est, c’est tenir