Essai sur « La bête humaine », film d’après le livre d’Émile Zola

Les thèmes de la machine et de l’ouvrier occupent une place prépondérante dans certains courants littéraires de l’époque comme le Naturalisme dont Zola était considéré le chef de file. Le style de l’auteur transcende une simple peinture des personnages et des lieux avec pour seul souci une description exhaustive de la réalité. Zola va au-delà de cette considération en analysant les causes et conséquences de l’environnement auquel ses personnages évoluent, en recherchant les raisons biologiques, psychologiques, matérielles derrière certains comportements sans être trop rigide. Une rapide analyse de « La bête humaine »de Jean Renoir, basé sur le roman d’Émile Zola du même nom offre une belle perspective du naturalisme chez Zola.

Dans ce film, la locomotive est évidemment la « bête humaine »malgré que Roubaud se soit comporté à quelques occasions comme un monstre. Mais à mon humble avis, Jacques Lantier est le véritable monstre dans ce film considérant ses antécédents avec sa petite cousine, qu’il a voulu étrangler et de Séverine qu’il a fini par tuer.

Bien que le train fasse partie intégrante de sa vie et de ses amours, je suis convaincu que Roubaud aime (ou du moins aimait) sa femme plus que tout mais d’un amour malsain. A cause peut-être de leur différence d’âge mais aussi parce qu’elle était très séduisante ; il était fou de jalousie et était devenu violent. La violence de Roubaud envers son épouse a vraiment commencé à se manifester après que sa femme ait avoué l’avoir trompé avec Grandmorin, son parrain. Frustré, se sentant cocu et blessé dans son orgueil de male, il fomente l’assassinat de Grandmorin en impliquant sa femme. Il fait ainsi d’une pierre deux coups en se vengeant de Grandmorin et de Séverine en faisant de cette dernière un complice dans le meurtre du parrain. Roubaud force Séverine à écrire une lettre invitant Grandmorin à prendre le train pour la rejoindre leur