La balkanisation et le risque balkan
Le terme « Balkan »
À l'origine, le terme de « Balkans » ne désignait qu'une montagne de l'actuelle Bulgarie, la Stara Planina, que les Turcs appelaient le Kodza Balkan.
Le géographe allemand Johann August Zeune fut le premier, en 1808, à employer l'expression de « péninsule balkanique » (Balkanhalbinsel) pour désigner l'ensemble des possessions ottomanes en Europe. Le mot rentre finalement de façon durable dans le vocabulaire politique après l’adoption des traités consécutifs à la Première Guerre mondiale, désignant le processus de morcellement d’unités politiques et géographiques qui existaient en une multitude d’États.
Les « Balkans » deviennent donc synonymes de complexité nationale, de conflits sans fin, d'éclatement et de morcellement.
A] Présentation géographique et culturelle des Balkans
Les Balkans recouvrent 12 pays, en partie ou en totalité. Entourée de mers et de plaines, la péninsule balkanique est avant tout une région montagneuse.
* Pays entièrement dans les Balkans : Bosnie-Herzégovine, Albanie, Monténégro, Macédoine, Kosovo, Bulgarie, Grèce * Pays en partie dans les Balkans :Le Sud de la Slovénie (le Nord fait partie des Alpes), la majeure partie de la Croatie, mais pas le Nord (Slavonie) : la limite passe sur Zagreb, la capitale, la majeure partie de la Serbie, mais pas le Nord (Voïvodine) : la limite passe sur Belgrade, la capitale, une petite partie de la Roumanie (au bord de la mer noire), une partie de la Turquie : la Thrace, qui correspond à la partie "européenne" de la Turquie
Sur plan religieux les Balkans sont au point de rencontre de l'orthodoxie, de l'islam et du catholicisme. Les orthodoxes – globalement majoritaires – représentent la majorité absolue de la population en Grèce, en Bulgarie, en Macédoine, en Serbie et en Roumanie. Les musulmans, majoritaires en Turquie d'Europe, en Albanie et en Bosnie-Herzégovine. Les catholiques représentent la majorité absolue en Croatie.