La ballade de la grosse margot villon
Ainsi le poème apparaît sous forme d'imitation d'une poésie courtoise. Un peu plus tard, Villon nous dit dans la même ballade : "Pour son amour sains bouchier et passot"
Cependant, le type littéraire du chevalier servant et aimant est dégradé par Villon au rang de souteneur, de proxénète ; la dame de coeur devient prosituée, la forteresse une maison de tolérance. Du "fin amor", Villon fait un "Folle amor" un "Fals amor". Nous savons que selon les lois du grand amour courtois, l'amour ne saurait être partagé, mais la Grosse Margot, elle, offre ses faveurs à bien des hommes.
Cette ballade a été comparée à un drame. Je la comparerais plutôt à un roman courtois, à un genre épique donc. La première strophe correspond exactement aux "premerains vers" : c'est une introduction qui nous met en présence de la situation du héros et de sa dame. La 2ème strophe montre le combat, l'aventure dont il faut sortir vainqueur. Comme dans le roman épique courtois, cette aventure menace l'exsitence de la société. L'ordre doit être rétabli par le héros. Dans la troisième strophe enfin, l'auteur nous montre la société que forment les deux amants et "leur joie".
L'image de cette société dans les "premerains vers" est pourtant tout autre chose qu'aristocratique. DU combat héroïque entre le héros et son adversaire ou son riva et dont l'enjeu est la pureté, le virginité de la dame, Villon fait une rixe de l'anti-héros avec la prosituée, et la raison du combat est juste tout le contraire de la protection d'une dame. Il est question de l'argent que la prosituée, ne pouvant trouver de clients, n'a pas rapporté.
La distance courtoise maintenue entre le chevalier