La barbarie moderne
Agitation, bougisme, amnésie, progrès de l’ignorance, perte du sens historique, agressions gratuites, violence aveugle, dévastation des paysages, désordre esthétique… Pour la première fois dans l’Histoire, nous assistons à l’émergence d’une barbarie issue du cœur même de la « civilisation » contemporaine. Elle n’est pas, comme jadis l’irruption d’une hétérogénéité, mais le résultat de la modernité elle-même : individualisme, relativisme, culte du progrès, athéisme, matérialisme, argent-roi, démesure, tyrannie technologique…
À l’origine, le terme barbare — emprunté en 1308 au latin barbarus, lui-même issu du grec ancien βάρϐαρος bárbaros (« étranger ») — était un mot utilisé par les anciens Grecs pour désigner d’autres peuples n’appartenant pas à leur civilisation, dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Bárbaros n’a à l’origine, aucune nuance péjorative, il signifie « non grec » ou plus largement toute personne dont les Grecs ne comprennent pas la langue, quelqu’un qui s’exprime par onomatopées : « bar-bar ».
Dans un survol du siècle, comment analyser les paroxysmes de barbarie qui traversent son élan de modernité ?
Le mot "barbare" est d'origine grecque: il désignait, dans l'Antiquité, les nations non-grecques, considérées primitives, incultes, arriérées et brutales. L'opposition entre civilisation et barbarie est donc ancienne.
Notre monde est un monde d'échange et de connaissance universelle .Du moins, en théorie. Car en pratique, les hommes vivent encore selon leurs traditions, leurs usages, leurs idéologies et leurs religions. · Nous ne pouvons nier la modernité du monde en ce début de millénaire, pour autant, il faut aussi admettre que les actes de barbarie, dont la modernité se devait d'être l'obstacle, se