La bataille d'hernani
Nastasia Broncard - M. Victor Hugo, votre nouvelle pièce Hernani est un évènement. Vous avez brisé certaines règles du théâtre classique. Pouvez vous nous développer vos arguments opposés à la règle des trois unités ? Victor Hugo - Tout le drame se passe dans les coulisses. Nous ne voyons en quelque sorte sur le théâtre que les coudes de l’action ; ses mains sont ailleurs. Au lieu de scènes, nous avons des récits ; au lieu de tableau, des descriptions. De graves personnages placés, comme le cœur antique entre le drame et nous, viennent nous raconter ce qui se fait dans le temple, dans le palais, dans la place publique, de façon que souventes fois nous sommes tentés de crier : « Vraiment ! Mais conduisez nous là-bas ! On s’y doit bien amuser, cela doit être beau à voir ! ». L’unité de temps n’est pas plus solide que l’unité de lieu. L’action, encadrée de force dans les vingt-quatre heures, est aussi ridicule qu’encadrée dans le vestibule. Toute action a sa durée propre comme son lieu particulier. N.B – Mais que faites vous de l’unité d’action ?