La beauté n'appartient-elle qu'aux apparences ?
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« Celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non ; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. » Pascal utilise ainsi un exemple ordinaire pour établir un premier lien entre la beauté et l’idée d’apparence. Dans l’emploi philosophique, la référence à l’apparence est aussi péjorative : les apparences ne donnent à voir des choses ou des êtres qu’une sorte de surface peu conforme à ce qu’ils sont au fond, ou ‘en réalité’. Si la beauté, provocation du sentiment esthétique, appartient aux apparences, cela veut donc dire que notre haute perception des qualités intrinsèques des objets beaux n’est qu’une illusion du sentiment esthétique. Il est pourtant des objets qui, s’ils ne font pas l’unanimité, rassemblent beaucoup de sujets autour de leur beauté (qui dirait, par exemple, que les paysages de montagne ne sont pas beaux ?). En partant du principe qu’une illusion n’est jamais totale, et donc qu’un paysage de montagne est beau puisqu’il ne se trouve personne pour dire le contraire, on est en droit de se demander si la beauté n’est pas conceptualisable finalement, c’est-à-dire s’il n’est pas possible d’en produire une définition universelle qui ruinerait la thèse selon laquelle elle n’appartient qu’aux apparences. Pour cela, il est nécessaire de chercher d’où vient la beauté et d’apprécier son origine comme source de vérité ou pas. La beauté est-elle une qualité immanente de l’objet ou relève-t-elle du relativisme de notre perception ?
Car on définit avant tout la beauté comme relative, ce qui pousserait à croire qu’elle appartient totalement à l’interprétation que notre personne fait des apparences de l’objet. Pourtant, il y a des tentatives d’objectivation de la beauté en philosophie. Celles-ci poussent au contraire à imaginer la beauté de façon scientifique et donc de façon bien réelle.
La beauté est à priori