La bicyclette
Amorce : au XXe siècle, les arts, et la poésie notamment, sont à la recherche de nouveauté et d'une redéfinition. Rappel des différentes tentatives (surréalisme, dadaïsme…).
Cocteau préconise une poésie du quotidien mais qui « dévoile » le monde qui nous entoure par la magie des mots.
Situation du texte : ici, Réda, qui revient apparemment à la tradition (poème en vers), choisit un objet du quotidien, banal, mais il nous en donne une vision tout à fait inattendue.
Annonce du plan : un décor et un objet du quotidien – une bicyclette – vus au cours d'une promenade, décrits dans leur réalité et comme mis en scène, se métamorphosent progressivement, s'animent (axe 1) puis se transfigurent et ouvrent sur une vision cosmique, qui consacre les pouvoirs et le miracle de la poésie (axe 2).
I. La progression : la description d'un objet réel du quotidien et la mise en scène d'une métamorphose
Le poète part de la description d'un objet du quotidien…
1. Un objet d'abord quotidien décrit objectivement
Précision technique : voir les mots techniques qui la désignent (« vélo » en fin de vers, « grand vélo noir ») ; qui désignent ses parties (« rayons », « guidon », « roues »).
Banalité soulignée par l'article indéfini « un vélo » (v. 6 et 7) ; par la platitude des verbes (« c'est », v. 7 et « Il a », v. 8).
Mais plein de beauté (déjà idéalisé)
Une image de la beauté (regard du poète) avec :
« grâce », « proportions parfaites » ; le vers (v. 7) qui le présente, lui aussi parfaitement rythmé.
2. La mise en scène d'une métamorphose
Une sorte de tableau observé par un metteur en scène anonyme (le lecteur ?).
Les circonstances de la vision : un tableau urbain sous le soleil couchant (où et quand ? qui ?)
Précision prosaïque, presque scénographique, des détails spatio-temporels.
Le lieu une « rue » (v. 1 et 10) urbaine ; déserte : pas de présence notée, simple pronom personnel « on » et « la rue est vide » ; seule présence extérieure : « le chien