La bijouterie des tranchées
La « bague des tranchées » a fait longtemps fureur. Ce léger cercle d'aluminium, orné de ciselures ou de chiffres enlacés, que l’on portait, à l'arrière, en souvenir de celui qui se bat au front.
Ils furent fabriqués sous le feu de l'ennemi, éclos en pleine tourmente et nés de la seule ingéniosité de nos soldats, ils ont, ces « bijoux de poilus », quelque chose d'original, assurément, d'étrange et de mystérieux.
Rien n'était pourtant plus authentique que l'origine de ces mille et une babioles qu'on se montrait avec tant de curiosité, au début de ce qu'on a appelé « cette guerre de taupes ». Immobilisé durant des jours et des semaines sous son abri de terre, le soldat trouvait là matière à diversion et confectionnait inlassablement ces anneaux, ces bracelets, ces pendentifs, ces bagues. Véritable consécration apportée à l'art de nos poilus transformés en orfèvres.
Bagues découpées. - L'idée première de la « bague de tranchée » vient de cette constatation que le canal de mise de feu des fusées d'obus est à peu près du diamètre d'un doigt. La fusée allemande du 77 se rapprochant davantage des dimensions normales d'un doigt de femme, ce furent les obus ennemis qui donnèrent naissance aux premières bagues. On peut, sans trop de difficulté, obtenir, par simple sciage, trois à quatre petites rondelles dans la partie C des fusées de l'obus de 77. La partie terminale D, si elle n'est pas trop détériorée, peut fournir deux bagues pour enfant. Quant à la partie A, on y trouve une bague pour gros doigt, et la partie B, où est inscrite la graduation destinée à régler l'éclatement du projectile, peut, à son tour, avec quelque habileté de découpage, fournir la matière première pour un pendentif. Enfin, quand la tête de l'obus est trouvée avec les grosses bagues filetées qui la relient au corps même de l'obus, on peut encore réaliser de petits bracelets ou des ronds de serviette.
Les bagues de balles. - Les balles allemandes à enveloppe de