La burqa
André Gerin, le député communiste et président de la mission avait pourtant espéré que les «musulmans modérés» condamneraient sans ambiguïté ce voile «qui transforme les femmes en fantôme». «Beaucoup se révoltent contre cette tenue qui avilie les femmes» , assure-t-il.
Mais à l'heure d'interdire, les laïques sont inaudibles et les organisations musulmanes serrent les rangs. Au nom des «injustices» dont souffrent les familles musulmanes, beaucoup, comme le CFCM rejettent une mesure «démagogique» , qui ne s'attaquerait pas aux causes de l'islamisme.
Le port du voile intégral doit être contenu par «le dialogue et la concertation» a plaidé Mohammed Moussaoui. Seul Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris fait entendre une autre voix. «La burqa est marginale. Mais elle signe la montée en puissance des fondamentalistes.»
Des débats enflamment toute l'Europe. La Belgique, qui a vu la burqa s'installer dans des quartiers de Bruxelles, l'Italie, le Danemark ou encore les Pays-Bas cherchent comment la proscrire de l'espace public. La base juridique reste étroite, selon les juristes entendus par la mission d'information. Tous se sont montrés réticents à une interdiction générale, comme le professeur de droit public Denys de Béchillon qui était reçu mercredi. En revanche, il serait possible de bannir les couvre-chefs rendant l'identification impossible dans des lieux qui nécessitent des mesures de sécurité particulières. Ce subterfuge perturbe cependant les débats, car les partisans d'une loi voudraient l'interdire au nom du droit des femmes ou encore de la lutte contre l'islamisme