La californie
Signe précurseur, peut-être, de Hollywood, la Californie tient son nom d'un pays né de l'imagination d'un romancier espagnol : dans son livre paru en 1510, Garci Rodriguez Ordoñez de Montalvo décrit une île peuplée d'Amazones vêtues d'or et l'appelle California. L'histoire inspire les conquistadors : croyant trouver une île dans la longue péninsule de Baja California, et bien qu'elle n'eut ni or, ni Amazones, Hernan Cortés lui donne ce nom. On s'apercevra vite qu'elle est liée au continent, mais le nom reste et, sur les cartes éditées en Europe, l'erreur ne sera corrigée que 200 ans plus tard.
A défaut d'Amazones, la région est peuplée d'Amérindiens. De campement en campement, par l'intérieur des terres, le long des côtes, ils sont arrivés au moins 12 000 ans plus tôt. Ils ont vu la fin de l'ère glaciaire, la disparition des grands mammifères, mammouths, mastodontes, machérodes et paresseux géants, à laquelle ils ont contribué, pour se nourrir et se protéger des plus féroces. Ils ont occupé le terrain, dont la topographie cloisonnée par le relief favorise l'isolement des tribus : dans cette géographie complexe, on a recensé 64 langages et dialectes différents. Des litiges frontaliers ont lieu, parfois, mais souvent, les conflits sont réglés par un combat singulier entre champions. Ces indiens se nourrissent de cueillette, de chasse et de pêche. Leurs échanges commerciaux vont des rives du Pacifique jusqu'à celles du Colorado : coquillages et coraux s'échangent contre les cotonnades produites à l'intérieur des terres. Même les chrysalides de mouche sont objet d'un commerce. Dans la région de Santa Barbara, les Chumashs construisent des canots capables d'aller en haute mer.
En 1542, Juan Rodriguez Cabrillo part à la recherche du Détroit d'Anian, passage mythique qui permettrait de relier l'Asie à l'Europe sans passer le Cap Horn ni celui de Bonne Espérance : personne n'imagine que les Amériques forment une bande ininterrompue entre