L’incipit de Candide de Voltaire (LA n°1) Dans l’Avertissement figurant dans l’avant texte, Voltaire ne prend pas ce texte à sa charge en prétendant qu’il n’est qu’une traduction d’un obscur auteur : M. Le Docteur Ralph et le sous titre (ou l’Optimisme). Un mensonge fictionnel au service d’une vérité littéraire ? Cette page est révélatrice des caractéristiques générales de l’œuvre sur le plan du conte philosophie, de l’ironie et de l’écriture voltairiennes. Situation du passage : Ce texte qui ouvre le conte de Voltaire, décrit la société du château de T.T.T. dans laquelle vit Candide. Elle se présente comme un paradis terrestre digne des contes de fée. Cependant, des failles apparaissent dans ce monde, et cette société se révèle bientôt grotesque et factice, notamment ce qui relève de son pouvoir et de ses justifications. En quoi cet extrait constitue‐t‐il un incipit de conte philosophique ? (ou : Comment Voltaire parodie‐t‐il les codes de l’incipit du conte pour proposer une satire philosophique et sociale ?) I – Les Eléments du conte traditionnel (= le conte de fée) Ces premiers lignes correspondent à la situation initiale du schéma narratif d’un conte : le lieu (un château), l’époque (indéterminée), une formule initiale propre au commencement d’un récit merveilleux (« il y avait en Wesphalie ») 1) La caractérisation, Le schématisme des personnages Recours au nom‐portrait « Thunder‐ten‐tronck », sons durs, germaniques, Thunder = tonnerre, allitération en « t » = idée de cacophonie. « Candide », nom qui ne sonne pas germanique, qui annonce son caractère et prépare sa physionomie. « Pangloss », construit à partir de deux mots grecs (symbole (et cliché) du savoir), Pan = tout, gloss = langue : Il parle toutes les langues. Réduction de personnages à un détail « Cunégonde » = nourriture, énumération de ses attributs, (sensualité). « La Baronne », réduite à