La cantatrice chauve
Une des caractéristiques du théâtre de l’absurde est l’effondrement du réel. Dans ce genre de pièce, le réalisme est rejeté et la réalité est déconstruite. Dans La Cantatrice chauve, ce sont les repères spatio-temporels qui sont éliminés, clichés ou abstraits. D’un côté, la présence des lieux est clichée et abstraite ce qui a pour effet de supprimer le réalisme. La pièce débute à Londres. M. et Mme Smith passent une « soirée anglaise » dans leurs « fauteuils anglais », un « feu anglais », ainsi qu’une « pendule anglaise » qui frappe des « coups anglais » (p.41). La répétition du terme « anglais » est si excessive qu’il devient cliché et dénué de sens, ce qui porte le lecteur à se questionner sur le vrai sens du mot et à douter si l’histoire se déroule bien à Londres. Également, il est mentionné au début que la pièce se déroule chez les Smith alors qu’à la toute fin, une didascalie annonce : « M. et Mme Martin sont assis comme les Smith au début de la pièce. La pièce recommence avec les Martin qui disent exactement les répliques des Smith dans la première scène. » (p.100). Cela porte à