La caricature politique de l'école au début de la iiie république, enjeux d'une propagande
Pourquoi les dessins de Daumier ne reflètent-ils pas les tensions autour de l’Université ? C’est que la censure veille, plus sévère à l’égard de l’image que du texte. Ainsi, la caricature de mœurs, abondante après 1835, s’auto censure en limitant la portée de ses critiques. Mais l’enseignement a bien pris une place fondamentale dans la conscience collective, et l’image s’est emparée du sujet.
Cette dimension n’a pas échappé au Musée de l’Enseignement à Paris qui organise en 1952 une exposition intitulée « Un siècle d’enseignement à travers la caricature et l’image 1805-1905 ». Dans leur présentation, les auteurs insistent sur la nouveauté et l’importance de l’illustration au XIXe siècle, car elles « ont joué un rôle considérable dans la formation de certaines opinions collectives et dans l’instruction du peuple (2) ». Si l’image permet l’évasion, la diffusion des découvertes techniques et du savoir, « plus consciente et plus cruelle apparaît la caricature. Loin d’employer les moyens détournés d’une propagande insidieuse, elle va directement au but. L’image embellit, la caricature critique (3)». En fait les préfaciers du catalogue expliquent que cette exposition s’adresse avant tout aux enseignants. Elle vise une forme