La carte et le territoire - houellebecq
Écrit par L'équipe Scripto
Lundi, 01 Novembre 2010
Une fois n’est pas coutume, une note de lecture sur un roman : « La carte et le territoire », de
M. Houellebecq.
Pourquoi une note de lecture sur ce roman ? Parce que Houellebecq est un des romanciers les plus lus du moment, bien sûr. Mais aussi parce que c’est un bon roman, en ce sens qu’il reflète parfaitement le phénomène que l’auteur entend décrire.
La décadence française, donc, et comment on la traverse.
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La carte et le territoire (M. Houellebecq)
Écrit par L'équipe Scripto
Lundi, 01 Novembre 2010
Le pitch, pour commencer, et sans dévoiler la fin de l’intrigue, bien sûr.
Jed Martin est artiste, photographe et peintre. Son père aurait voulu être un artiste, mais il n’a été qu’architecte à succès, chargé de construire des résidences touristiques à la chaîne dans des destinations exotiques. Sans entrer dans les détails du récit, le problème de Jed Martin est de vivre dans un pays, la France, dont la substance se réduit progressivement à un décor. La vie y devient donc impossible pour qui ne fait ni l’acteur chargé d’animer ce décor, ni l’accessoire de mise en scène chargé de former la toile de fond
. Par quelques détails révélateurs, insérés dans le récit, Houellebecq nous dépeint progressivement la condition du Français d'après la France, et, au fond, de l'homme quand l'humanité est superflue. Où l’on parle par exemple d’un chauffe-eau en panne, de l’impossibilité de trouver un plombier à Paris (où il y a d’autant moins d’artisans qu’il y a davantage de sites web d’artisan), et d’un Croate capable de réparer un chauffe-eau mais va justement retourner chez lui, sur les rivages dalmates, pour louer des scooters des mers à des
« petits péteux bourrés de fric », précisément là où le papa de Jed a jadis construit une résidence touristique… On pense ici par exemple à Baudrillard, et à ses constats sur la disparition de l'ordre de la