La chambre claire
Si j'ai choisi de faire cette première fiche de lecture sur la chambre claire, c'est d'abord parce que ce livre m'a suivi lors de mes précédentes études universitaires à Paris ; que ce soit en analyse d'image où j'étudiais les notions de studium et de punctum, ou encore en esthétique avec le « ça a été » photographique, les références à cet ouvrage étaient omniprésentes. Et pourtant, je n'ai fait que le feuilleter, le survoler, sans jamais prendre la peine de le lire entièrement, sans être capable donc, de le synthétiser, de découvrir l'essence de sa pensée. Car c'est bien de la recherche d'une essence dont il s'agit dans ce livre: l'essence de la photographie, autrement dit sa nature, sa spécificité par rapport aux autres images (peinture, cinéma...).
Tout au long du livre, Roland Barthes fait partager au lecteur ses considérations sur la photographie, en faisant avancer peu à peu son discours en se basant sur des clichés argentiques ; il tente de comprendre, de déduire ce qui fait leur force, du moins ce qui ne le laisse pas indifférent dans ces images. C'est donc à partir de son expérience personnelle (son goût pour tel photo plutôt qu'une autre) qu'il élabore son propos. Cette méthode est empruntée à la phénoménologie: l'auteur part de considérations empiriques sur la photographie, qu'il va réduire jusqu'à trouver ses caractères intrinsèques, l'Eidos, ici le « ça a été », le lien indissociable entre une image photographique et son existence réel dans le passé (« Je ne puis jamais nier que la chose a été là »p.120). La recherche de la mère perdue -Sa mère- ponctue le récit ; ce sont d'ailleurs les images qu'il a gardé d'elle qui font le lien entre la recherche empirique (retrouver par la photographie l'essence maternelle telle qu'elle était, pour lui) et son projet de sémiologue (trouver l'essence de la photo, de manière générale).
Dans la première partie du livre (jusqu'à la