“La chambre claire” de Roland Barthes (“Face(s) (30 et 1 poètes et écrivains face à leur portraits)” d’Olivier Roller)

Face à mon portrait :

« Comment me justifier? Comment est-ce possible? Ai-je vraiment autant de taches de rousseurs? Suis-je déjà cernés? Mes joues sont-elles aussi grosses ? » Toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête me rendent triste, malheureux, dépressif et mécontent de moi-même. Je ne m’attendais pas à ca, je ne savais pas qu’un simple appareil photo, petit comme tout, pouvais me contredire sur l’image que j’ai de moi-même. Ou tout simplement ne suis-je pas photogénique ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je n’irai pas critiquer la photographie de Sébastien qui est selon moi, devant le compte rendu de moi-même, un photographe débutant mais cependant, un bon photoshopeur. Ca n’est pas possible que ca soit moi, mon visage n’est pas aussi sombre, ovale et déformé. Constatez-le par vous même ! Mes sourcils sont très épais, mes cils sont moins longs que ce que je vois tous les jours devant mon mirroir, ma bouche à un air sévère alors que je suis quelqu’un qui sourit beaucoup. Je ne peux pas admettre que je suis la personne représentée sur cette photo. Cette personne est trop laide et trop sérieuse. Ce portrait représente le contraire de moi-même. Je n’arrive pas à m’identifier dessus. Certes on a toutes les preuves que je suis la personne représentée, mais je suis lâche, je n’assume pas la responsabilité d’être moche à ce point ! Oh ! Une chose vient de m’affaiblir. En regardant ce que je suis entrain de faire, ma sœur m’a demandé si je devais faire un travail sur le portrait de quelqu’un d’autre que moi. Je lui ai donc affirmé que c’était moi et elle ne m’a pas cru. Comme quoi, sur cette photo je suis vraiment moche et méconnaissable à mon apparence. Mais bon, ma petite sœur reste ainsi une autre preuve sur mes arguments. Pour conclure, je pense que je n’ai aucune justification à faire, je dois admettre