La chevauchée fantastique
Alors que, depuis la fin de la production industrielle de films muets, le western est délaissé par la majorité des studios hollywoodiens, John Ford sort son premier film du genre en cinéma parlant en 1939. Même si La Chevauchée Fantastique est désormais reconnue de tous comme l’un des chefs-d’œuvre du genre, le réalisateur du se heurter à plusieurs reprises au fonctionnement du système hollywoodien et mit plus d’un an pour trouver un producteur qui veuille bien financer le film. Comment John Ford a-t-il donc pu déjouer les règles d’une industrialisation au service du succès commercial afin de réaliser une œuvre classique mais qui su également renouveler les codes du genre ?
Le film comme objet industrialisé
Dans les années 1930, la production de westerns est en légère augmentation et représente 28% de la production hollywoodienne globale. Pourtant la plupart des films réalisés se rapprochent d’avantage de la série B. Le genre, bien qu’important en terme de nombre de films produits, semble donc s’appauvrir et ne devenir qu’un produit commercial d’un sous-genre permettant aux studios d’investir dans d’autres productions plus « nobles ». En 1938 seulement quatre westerns de série A furent distribués. [1]
Or, c’est justement dans ce contexte de crise du genre que John Ford décide de réaliser en 1937 Stagecoach, adaptation de la nouvelle Stage to Lordsburg. En outre, le cinéaste n’a plus tourné de western depuis 1926 (Trois sublimes canailles) et n’en a jamais réalisé en cinéma parlant. Ses derniers films d’autres genres ne remportèrent quasiment aucun succès ce qui fit que les producteurs se détournèrent peu à peu de lui. John Ford met donc plus d’un an et demi à trouver un producteur pour Stagecoach.
Le 29 juin 1937, David O. Selznick, un producteur qui aurait pu travailler avec John Ford, écrit à son Président du conseil d’administration et à son trésorier :
« J’ai fortement conscience (…) que nous devrions choisir