Introduction Ce poème de "Spleen et Idéal", plutôt axé vers l'idéal présente un schéma original en ABAAB avec 7 quintils d'alexandrins. Dans une tonalité lyrique, il est surtout invocatif et mélange des éléments descriptifs et narratifs. I Paradis sensuel 1.- L'animalité On relèvera ici la métonymie "Ô toison" (La première allusion à la femme se fait par la chevelure.) puis lamétaphore filée avec "toison", "moutonnant", "encolure", jusqu'à la "crinière lourde" qui nous plonge dans un monde plus sauvage et sensuel. 2.- Le monde sensuel l'"alcôve obscur" marque le désir et l'intimité, "Je la veux", "j'irai là-bas", et l'opposition "dormant"/"agiter" nous indique la détermination de l'auteur et son désir d'ouverture vers un autre monde. On relèvera la métaphore "forêt aromatique" d'où l'on tire une correspondance visuel/olfactif; la personnification des continents "langoureuse Asie", "brûlante Afrique" qui ajoute à la sensualité puis la gradation"lointain, absent, presque défunt" en opposition avec "langoureuse", "brûlante" annoncant un voyage plus spirituel. II Paradis spirituel 1-. le souhait d'évasion On note à nouveau les correspondances tactile/aerien/olfactif : "voguent sur la musique", "nage sur ton parfum". On a l'impression d'un décollage lent avec quelques mouvement de ressac mais allant toujours plus loin, jusqu'au passage au monde complètement moral; les "fortes tresses" apparentées à des cordages puis la"houle" qui l'enlève. 2.- Le port: lieu d'unité du monde "mer d'ébène" nous donne la correspondance liquide/solide, l'"éblouissant rêve" s'annonce, on ne voit plus la réalité. "Un port retentissant où mon âme peut boire"; noter ici le rassemblement des domaines auditif, visuel, spirituel, sensuel et tactil à la fois et la dimension mystique avec la "gloire d'un ciel pur", l'unité du ciel et de la mer. Ensuite le rêve devient réalité, "Mon esprit que le roulis caresse", le