Défi, menace, ou bluff ?
La Chine nous a-t-elle déclaré la guerre ?

Reléguant aux oubliettes la prédiction de Richard Nixon en 1972 : « China will never make it economically », la Chine devenait officiellement le 14 janvier 2009 la troisième puissance économique du monde devant l’Allemagne, menaçant de ravir la seconde place au Japon d’ici 2020. La croissance de 11,4%, en 2007 a propulsé le PNB, calculé en parité de pouvoir d’achat, au 3° rang mondial, la Chine réalisant 16% de la production et 12% des échanges mondiaux. Il suffit de recenser les essais autorisés qui concernent la Chine pour constater le malaise qu’elle suscite. Les questions posées par les ouvrages récents sont fidèles à la tonalité de l’ouvrage d’Alain Peyrefitte Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera, paru en 1972, le point d’interrogation en prime. Qu’on en juge : La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?[1], Faut-il avoir peur de la Chine ?[2] ou La Chine du XXI° siècle, une nouvelle superpuissance ?[3]. Dans une version sensationnaliste, Chine-USA, la guerre programmée[4], Jean-François Susbielle va jusqu’à prophétiser un troisième conflit mondial éclatant entre la Chine et les Etats-Unis. A le lire, on est bien loin du panda inoffensif et débonnaire, et plus près d’Alien[5]. L’administration Bush ne s’est pas privée de son côté d’un discours sur la menace chinoise tout en présentant poliment l’ennemi comme un « compétiteur stratégique ». Le fait qu’une ancienne civilisation réfractaire par nature aux valeurs assimilatrices de la mondialisation puisse être devenue en une quinzaine d’années un modèle alternatif à la globalisation américaine, est déroutant pour les Occidentaux, au point que certains voient dans le modèle économique chinois une menace pour le leadership américain[6]. La Chine « nous » aurait déclaré la guerre, « nous » représentant l’Occident menacé dans ses fondements économiques.
Plus mesuré mais non moins soucieux, Jean-Luc Domenach fait ce constat dans un