La chine va-t-elle trop vite?
En terme de taille des productions, incontestablement. La Chine est passée devant la France et la Grande-Bretagne, et avec sa quatrième place, elle talonne l’Allemagne. Mais elle reste loin des Etats-Unis et du Japon. Elle représente entre 4% et 5% du PIB mondial. En revanche, si l’on considère la richesse par habitant, la Chine reste un pays en développement: le PIB par tête représente environ 20% de celui des pays riches. Mais le pays est sur un trajectoire de rattrapage à long terme. C’est justement cela qui est inédit: pour la première fois dans l’histoire économique mondiale, un pays en développement est une grande puissance.
Quelles peuvent être les conséquences de ce phénomène?
La Chine rivalise avec les autres grandes puissances, mais cette compétition ne se fait pas sur une pied d’égalité. Les coûts de la main d’œuvre y sont beaucoup plus faibles, ce qui a engendré un déplacement de la production industrielle des pays riches vers la Chine. Il ne faut pas oublier l’importance qu’ont pris les investissements étrangers là bas. Ils sont si importants d’ailleurs que la moitié des exportations chinoise sont en réalité des exportations effectuées par des entreprises étrangères, souvent asiatiques, installées en Chine. Son image d'"atelier du monde" est tout à fait justifiée. La croissance chinoise est, pour le moment, essentiellement portée par l’industrie, dont le rythme de progression annuel dépasse les 13% et qui représente plus de la moitié du PIB.
La Chine peut-elle continuer longtemps comme cela ?
Elle doit sortir de cette logique, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que cette fonction d’atelier du monde la rend très dépendante des fluctuations de la demande internationale. S’il y a un ralentissement aux Etats-Unis, qui absorbent 30% des exportations chinoises, cela risque d’avoir de graves conséquences. Le gouvernement chinois est bien conscient que l’économie est déséquilibrée et le