La chine
Son influence croissante sur l'économie mondiale fascine autant qu'elle inquiète. "L'Expansion" a mené l'enquête sur ce colosse aux pieds d'argile.
54 %
C'est le taux d'épargne des ménages chinois, l'un des plus élevés du monde. Un frein majeur à une montée en puissance du moteur de la consommation.
La Chine inquiète. Alors que la poussière de l'effondrement financier mondial se dissipe, un nouveau dragon surgit à l'horizon, un nouveau maître du monde gonflé de la faiblesse des anciennes puissances. Vue de Washington, Berlin, Paris ou Tokyo, la Chine est la grande gagnante de la crise. Elle a mis moins de six mois pour effacer les stigmates de la tempête financière. Les statistiques qui illustrent ce redémarrage ont quelque chose d'effrayant au regard des timides signes de reprise en Europe. Durant l'été, la croissance chinoise est nettement repassée au-dessus des 8 %, seuil magique à partir duquel la machine économique crée suffisamment d'emplois pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. L'investissement a affiché un bond de 33 % par rapport à la même période de l'an passé. Le gouvernement de Pékin n'a pas lésiné, avec l'annonce, en décembre 2008, d'un plan de relance de 460 milliards d'euros, soit presque 13 % du produit intérieur brut. Il a aussi donné l'ordre aux banques d'ouvrir largement les vannes du crédit. Le dragon rugit à nouveau.
Mais la Chine s'inquiète aussi. Pour calmer la grogne sociale qui montait, le Premier ministre, Wen Jiabao, a peaufiné son discours en faveur d'un rééquilibrage de la croissance et du soutien à la demande intérieure par l'instauration d'un début d'Etat providence.
Des grands travaux d'infrastructures ont été lancés en masse cet hiver pour occuper les millions de travailleurs migrants rejetés sur les routes par les grandes entreprises exportatrices, victimes de la récession des échanges mondiaux. Les banques ont déversé des tombereaux d'argent frais dans l'économie. Sur les neuf