La chrétienté médiéval
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LA CHRÉTIENTÉ MÉDIÉVALE
X Peut-on parler de renouveau chrétien ?
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L’Église et la société politique
A La crise de l’Église au XIe siècle
L’Église traverse une grave crise morale qui se manifeste par :
– La simonie c’est-à-dire le trafic des charges ecclésiastiques ou des biens spirituels (sacrements…) pour un prix temporel (somme d’argent, présent matériel, protection). Ainsi, les souverains nomment les évêques ; les paroisses rurales sont les fiefs des seigneurs.
– Le nicolaïsme c’est-à-dire le désordre des mœurs (mariage et concubinage des clercs astreints au célibat).
B La réforme grégorienne
Commencé par les papes Léon IX et Nicolas II, le redressement de l’Église est poursuivi par Grégoire VII (1073-1085).
• La réforme grégorienne est d’abord morale et disciplinaire : obligation du célibat et interdiction du concubinage des prêtres, condamnation de la simonie.
• La libération de la tutelle des laïcs est le second volet de la réforme : élection des papes par le collège des cardinaux, condamnation des investitures laïques. Ce point est à l’origine de la querelle des Investitures (elle oppose le pape et les empereurs germaniques qui se considèrent comme les représentants de Dieu sur terre).
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Le renouveau spirituel
A Le succès du monachisme
Vers 1100, la vitalité du monachisme est à son apogée.
• L’abbaye de Cluny (fondée en 910) est la plus grande d’Occident. Mais à force d’intervenir dans les affaires de la chrétienté, ses abbés perdent de vue l’idéal monastique fondé sur le retrait du monde.
• La richesse de Cluny et ses excès liturgiques sont critiqués.
De nouveaux ordres se développent comme l’ordre cistercien qui encourage l’ascétisme, la rigueur liturgique et le travail des moines.
© Hatier 2010
B La montée des contestations
Au milieu du XIIe siècle, l’Église semble très puissante. Mais de nouvelles difficultés apparaissent. Le relâchement de l’observance de la règle de saint Benoît chez les