La cinquième république
I. La mise en place de la Ve République
1. L'arrivée de De Gaulle au pouvoir
Le 13 ami 1958, une émeute éclate à Alger après l'annonce de la nomination d'un nouveau président du Conseil favorable à des négociations avec les indépendantistes algériens, Pierre Pflimlin[1]. Un Comité de salut public, dirigé par des généraux français, est formé à Alger et réclame le retour de De Gaulle au pouvoir. En effet, de par son statut de militaire, il apparaît, aux yeux des Pieds-noirs d'Algérie, comme un partisan de la lutte contre le FLN et donc un partisan du maintien de la souveraineté française. Ce dernier se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Des dirigeants politiques de différentes sensibilités politiques, comme Guy Mollet[2] ou Antoine Pinay[3], se rallient à cette idée. D'autres, à gauche, s'inquiètent et manifestent contre le retour du général de Gaulle au pouvoir dans de telles circonstances. C'est le cas du Parti Communiste, de Pierre Mendès France ou de François Mitterrand[4].
Le président René Coty[5] pense que la situation impose le recours au général de Gaulle ; celui-ci n'envisage son retour au pouvoir que dans la perspective d'une modification des institutions. Le 28 mai, le gouvernement Pflimlin démissionne et le président de la République René Coty demande à Charles de Gaulle de former son gouvernement. Il est investi par l'Assemblée à la présidence du Conseil le 1er juin 1958, par 329 voix contre 224. Non seulement l'Assemblée nationale l'investit président du Conseil, mais elle lui donne également les pleins pouvoirs pour six mois et la mission de rédiger une nouvelle Constitution le 2 juin. Le 4 juin, de Gaulle est à Alger et prononce le discours dans lequel il déclare « Je vous ai compris ».
2. L'élaboration d'une nouvelle Constitution
Pour que De Gaulle revienne au pouvoir, la IVe République doit disparaître. Néanmoins, craignant un régime autoritaire, les parlementaires ont eux aussi imposé