La citoyenneté européenne
“Après avoir fait l’Europe, nous devons faire maintenant des Européens », affirmait Bronislaw Geremek, homme politique polonais, dans son dernier livre « Visions d’Europe », publié en 2007. Faire des Européens. Tel était déjà l’objectif de la création de la citoyenneté européenne. Celle-ci avait en effet pour but d’encourager l’identification des citoyens à l’Union européenne et de développer une identité européenne. Il s’agissait de rapprocher l’Europe de ses citoyens et de les associer principalement à la vie politique européenne. Cependant, il est indispensable de présenter et de définir, avant d’aller plus loin, le sens du mot citoyen. Ce mot a son origine chez les Grecs. Aristote, un philosophe grec, en a donné une définition très simple, qui vaut encore aujourd’hui : « un citoyen au sens plein ne peut pas être mieux défini que par la participation à une fonction judiciaire et à une magistrature ». En effet, pour lui, le citoyen est celui «qui a un droit égal à gouverner et à être gouverné». Cette définition du citoyen, on ne la trouve pas seulement dans les écrits des philosophes, elle est également au cœur de nos institutions. Les États-nations modernes sont en effet, pour la plupart, des États démocratiques, composés non seulement de sujets mais de citoyens qui participent à l’élaboration de la loi. Toutefois, pour être citoyen il ne suffit pas, en effet, de jouir d’un certain nombre de droits, ces droits qu’on appelle les droits civiques comme par exemple la liberté de se déplacer librement, de fonder une entreprise et d’avoir la religion de son choix. Ou jouir encore de ceux qu’on appelle aujourd’hui les droits sociaux (recevoir une indemnité en cas de maladie ou de chômage). Pour être citoyen, il faut en plus jouir de droits spécifiques, les droits politiques ; droit de vote et d’éligibilité, par exemple. Mais il ne faut pas omettre que la citoyenneté moderne, celle qui a été mise en place à partir des révolutions du