La civilisation islamique
Avant-hier ce sont ouvertes les assises de l’exportation à Skhirat. Un évènement où se retrouvent les décideurs économiques et politiques du pays pour dresser un diagnostic dont seuls les chiffres différent d’une année à l’autre.
Permettez-moi l’analogie suivante pour décrire ce qui ressort pour l’instant de ces assises : c’est un peu comme le patient enrhumé qui se rend chez son médecin tout en sachant qu’il est enrhumé à la différence que le médecin prescrit et le politique promet. Meryem Bensalah, la patronne des patrons, nous apprend ainsi que : «Les trois quarts de nos exportations restent concentrées sur l’Union Européenne où la crise risque d’être de longue durée». Elle précise tout de même que cette année c’est plus grave encore parce que, pour la 1ère fois, le déficit commercial dépasse la valeur de nos exportations. Et comme dans le même temps la structure de nos exportations n’a évolué que d’un iota vers des produits à plus forte valeur ajoutée on aura beau doublé nos exportations, le déficit continuera à s’aggraver. La solution préconisée par le patronat consiste à lancer un plan Marshall de l’export et bien sûr diversifier notre portefeuille de partenaires commerciaux, comme l’Afrique par exemple. Clairement, il n’y a pas 36 solutions si l’on veut opérer un glissement dans la structure de nos exportations mais aussi de nos importations. Mais que quelqu’un m’explique, comment peut-on lancer un plan Marshall et une politique d’équilibre budgétaire en même temps? Peut-être les caisses noires, allez savoir! Ces assises, c’est aussi l’occasion de caresser nos oreilles de douces contradictions du genre “le libre-échange c’est bien, le protectionnisme c’est mal mais on va réfléchir à la mise en place d’une taxe sociale pour renchérir les importations!”. Que de diagnostics et d’horizons à atteindre! Pour le comment du pourquoi, pas grand-chose si ce n’est la nécessité de relancer le plan émergence.