« La Clef de la Loge » au RFM

Rares sont les Rites Maçonniques faisant encore allusion de nos jours à la Clef de la Loge. Le Rite Français Moderne est-il nostalgique des premiers textes maçonniques connus. Certes l’allusion « française » est discrète, la Clef est pourtant présente dès le 1er degré puisqu’elle prédétermine, si j’ose dire, l’ouverture même des travaux. Puis, elle est placée comme le prévoit le rituel de 1773 sur une table entre les Surveillants. Je sais pour des raisons de commodité de notre local, nous n’avons pas eu le choix de l’emplacement actuel. Pour moi, la mention de cette clef fait partie des spécificités du Rite Français Moderne.
Une clef est, nous le savons tous, un objet, en général de taille modeste, qui permet par l’intermédiaire d’une serrure, d’actionner un verrou, celui-ci ayant pour vocation d’interdire ou de favoriser l’accès à un espace. Sans sa clef, le verrou est irrémédiablement immobile. Par extension, la possession de la clef donne le pouvoir de verrouiller ou de déverrouiller… Pris au sens matériel, la clef d’une Loge est donc l’instrument qui va permettre d’ouvrir ou de fermer la porte du local dans lequel doit se dérouler le Rite.
Pourtant, le Rite n’a nul besoin d’un local pour vivre, il détermine lui-même l’espace et le temps de sa célébration ; le seul véhicule dont il ait vraiment besoin, ce sont les Sœurs et les Frères qui, par leur engagement ou plus exactement leur « sacrifice », vont sacraliser leur vie en commun de Midi à Minuit.
Ainsi, nous devons transporter cette notion matérielle à une notion plus subtile, à tout le moins symbolique si ce n’est ésotérique : la clef de la Loge devient alors plus qu’un simple objet, elle est un élément rituel essentiel qui permet de nous ouvrir nous-mêmes à nous-mêmes, et nous-mêmes aux autres, notre Rite étant, en quelque sorte, la porte ! Notons pourtant que la clef de la Loge n’est plus explicitée dans les rituels couramment utilisés de nos jours sauf le nôtre.

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