La cohabitation
La cohabitation, c’est la coexistence du chef de l’Etat élu au suffrage universel direct et d’un 1er ministre s’appuyant sur une assemblée elle aussi élue au suffrage universel direct.
Il existe une dyarchie au sommet de l’Etat en période de cohabitation. Le fonctionnement de la nation s’en trouve donc bouleversé, les pouvoirs du PR et de 1er ministre étant étroitement liés en temps normal.
Les français ont vécu 3 cohabitations depuis 1986. La cohabitation n’a jamais été envisagée par les constituants de 1958. Il semble que le peuple ait simplement voulu dire NON à la politique menée. Mais elle aurait pu être évitée en 1986 si la droite avait forcée le président à démissionner.
Est-on dans un régime parlementaire bireprésentatif moniste, voire dans un système moniste inversé en période de cohabitation ?
Connaître le positionnement de chaque acteur de la cohabitation (I) permet de comprendre pourquoi il est quasi impossible de ne pas user de la possibilité d’interprétation laissée par la norme suprême (II).
I – Les principaux organes de la cohabitation – système désorganisé
Nous nous en doutons, le positionnement de PR par rapport au 1er ministre ne peut être le même en pendant cette période.
A – Le PR – arbitre ou chef de l’opposition
Si le Général s’était retrouvé dans une telle situation, il est fort à parier qu’il aurait démissionné, mais déjà en 1978, à un discours prononcé dans le Doubs, alors que la droite était donnée perdante aux élections législatives par les sondages, le Prés Giscard d’Estaing décidait qu’il resterait au pouvoir si c’était le cas. Lorsque cela se produit pour la première fois en 1986 sous la présidence de François Mitterrand, ce dernier demeura au pouvoir, sans néanmoins se soumettre au gouvernement de Jacques Chirac.
En 1993, c’était au tour d’Edouard Balladur d’occuper le Palais Bourbon sous le 2ème mandat de F. Mitterrand. Une 3ème cohabitation totalement inattendu allait opposer le Président