La colonisation française en algérie
La violence du débat qui a suivi le vote de la loi du 23 février 2005 portant « reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des rapatriés » témoigne de la douleur liée à ce passé encore aujourd’hui. C’est l’article 4 plus précisément de cette loi qui a suscité la polémique, car il légifère sur le « rôle positif de la présence française notamment en Afrique du Nord ». Les députés UMP ont refusé –sans l’avoir examiné en séance parlementaire- l’article unique de la proposition de loi socialiste qui proposait l’abrogation de ce conflictuel article 4. Des protestations se sont faites entendre de toutes parts : les historiens ont dénoncé une atteinte à leur éthique professionnelle, et ont plus largement condamné l’affirmation assénée par la loi ; les anciens colonisés, algériens notamment, ont qualifié la formulation d’inappropriée et l’ont considérée délibérément provocatrice à leur encontre. Elle a véritablement été conçue comme une insulte à leur mémoire collective.
Mais si cette mémoire collective est autant à fleur de peau aujourd’hui, c’est que l’histoire qui est à son origine est particulièrement lourde. Le déroulement du long processus de colonisation de l’Algérie par la France a été lent, difficile et douloureux. La paix de cent ans entre la France et l’Algérie, réitérée en 1789, est brisée à cause d’un incident diplomatique de la teneur de celui qui a déclenché la guerre de 1870 contre la Prusse. A cette différence près que la France de Charles X n’a absolument pas -en 1830- d’objectifs aussi précis que c’était le cas de BISMARCK.
Du débarquement de l'« Armée d'Afrique » à Sidi-Ferruch en 1830 jusqu'à la reddition formelle de l'émir de Mascara en 1847, la longue colonisation de l’Algérie, d’Oran au Sahara, a été singulière parmi les nombreux chantiers coloniaux français menés de front à cette époque. Premièrement, il s’agit, et ce dès le départ - ce qui n’a pas été le cas de l’Indochine par