La Colonisation Fran Aise Et Le Mouvement Nationaliste
Timbre-poste de la colonie française de Madagascar.
La mission de « pacification » du général Gallieni (1896-1905) s'exerce avec brutalité. Au total, les conséquences de la répression se traduisent par la disparition d’environ 100 000 personnes, sur une population totale de moins de 3 millions d’habitants. Le calme revenu, Galliéni s'applique à réaliser sa « politique des races », mettant en place dans les provinces des administrateurs locaux, en lieu et place de l'administration Mérina. L'esclavage est supprimé. Les autochtones, soumis au régime de l'indigénat, perdent tout droit et toute représentation spécifique. Les écoles subissent une francisation forcée et perdent une bonne partie de leurs effectifs. Par la suite, à partir surtout de 1901, le pouvoir colonial entame la « mise en valeur » de la nouvelle colonie pour le profit des colons et de la métropole en accordant de très vastes concessions à des grandes sociétés et des particuliers. Sur emprunt public, une voie ferrée est démarrée : la ligne Tananarive-Tamatave est ouverte en 1913 et devient l'axe essentiel du développement de l'économie malgache. Gallieni porte une attention particulière au domaine de la santé : ouverture d'une École de Médecine en 1897 pour la formation de médécins auxiliaires, fondation d'un Institut Pasteur en 1899 pour la prophylaxie de la variole et de la peste, création de l'A.M.I. en 1902 pour des soins gratuits aux populations.
Durant la Première Guerre mondiale23, les autorités françaises enrôlent 41 000 Malgaches dans des unités combattantes et 2 400 meurent au combat. Parmi les survivants, certains étaient porteurs de la grippe espagnole qu'ils propagent en revenant à Madagascar provoquant la disparition de plusieurs dizaines de milliers de personnes, en particulier sur les hautes terres dont une multitude de villages allaient être désertés. Entre temps apparut, en 1915, un