La comedie au theatre
Dans la scène VI de la Critique de l'Ecole des Femmes de Molière , les personnages s'opposent par leurs gouts qui les portent soit vers la comédie , soit vers la tragédie . Cependant , Uranie considère que les deux genres ont leurs lettres de noblesse .
La tragédie peut nous séduire par sa beauté formelle , par la splendeur de sa syntaxe , par ses alexandrins envoutants . Quand Phèdre , prototype du personnage racinien , s'avance sur la scène pour déclamer " Je suis la fille de Minos et de Pasiphaé " , le spectateur est sous le charme . Et bien d'autres alexandrins magnifiques restent gravés dans la mémoire collective: " Et le flot qui l'apporta , recule épouvanté " . Citons encore " Il s'en allait pensif sur le chemin de Mycènes . "
Cependant , la tragédie ne peut pas se laisser réduire à sa dimension esthétique . Quelle spectatrice ne peut s'identifier de manière plus ou moins consciente à Andromaque , écrasée par le chantage que Pyrrhus exerce sur elle , lorsqu'elle s'exclame de manière extrêmement pathétique : " Non , non , j'ai beau pleurer , sa mort est résolue , … " , ou alors implorant son bourreau , " Si vous livrez le fils , livrez donc la mère . "
On peut parler de catharsis, Aristote appelle procédé cathartique la purification de ses passions que le spectateur ressent en s'identifiant au personnage tragique .
En outre , la tragédie , par son dénouement généralement malheureux , invite le lecteur ou le spectateur à réfléchir sur le sentiment tragique de la vie . Nous prenons conscience de notre fragilité et de la fatalité de notre destin . Quand le personnage tragique s'écrie à la face des dieux courroucés " Et je me livre en aveugle au destin qui m'entraine " , nous ressentons tous que la condition humaine est éminemment tragique.
Nous terminerons notre