La communication entre les hommes
Intro :
Le paradoxe n’est pas tant qu’il est difficile de communiquer mais plutôt difficile de ne pas communiquer, de se soustraire radicalement d’une situation de communication. Existe-t-il des situations de non-communication ? Le problème est donc moins les difficultés à communiquer que les exigences d’une communication réussie. Les différences de langues, la distance, l’équivocité des expressions, s’ils existent, ne garantissent pas, quand ils sont absents, la réussite de la communication. Il faut ainsi chercher à comprendre dans quelles mesures, la communication échoue, transforme un dialogue en juxtaposition de monologues, une information en divertissement, un discours précis en discours ennuyeux.
Si la communication authentique et volontaire est difficile, alors sur quoi repose la solidarité humaine, et sans cette communication, l’idée même de raison pet-elle encore signifier quelque chose ?
I-
Ne pas communiquer, c’est différent de ne rien dire. Car parfois on peut parler beaucoup sans parvenir à échanger quoique ce soit, ou insinuer beaucoup en parlant peu.
En parlant, nous recourons à l’usage d’une langue dans laquelle se sont fixés des enjeux politiques et sociaux et qui rendent son usage parfois compliqué. Savoir parler, ne suffit pas pour être entendu, car l’usage de la langue suppose la maîtrise et la reconnaissance de signes qui ne sont pas à proprement parler linguistique, c’est-à-dire qu’ils tiennent plus à une intelligence de situation qu’à un apprentissage. Ce sont souvent ces critères extralinguistiques qui rendent une traduction difficile. La communication n’est donc pas plus aisée au sein d’une même langue qu’entre des langues