la connaissance
En effet, il n’y a pas si longtemps encore, lorsque l’on parlait de la connaissance, on voulait évoquer la totalité des savoirs accessibles à l’homme, tout ce qui peut être su dans quelque domaine que ce soit. Certes, l’élargissement considérable de nos connaissances dans les domaines très diverses depuis la Renaissance à fait éclater la prétention des humanistes à embrasser, pour un seul homme, l’ensemble de la connaissance possible, si bien que l’on doute fortement aujourd’hui qu’il soit possible de tout connaître dans tous les domaines… Et pourtant, quoique cela ne soit pas toujours exprimé de manière très consciente, la connaissance désigne encore bien souvent confusément, en arrière plan, tout ce que l’esprit humain a pu ou même pourrait connaître. Ne parle-t-on pas de quelqu’un qui a la connaissance dans la mesure où l’on suppose qu’il fait autorité dans son domaine, c’est-à-dire qu’il sait pour l’essentiel ce qu’il y a savoir dans sa spécialité ? Ainsi, quoique désormais limitée, la connaissance semblerait désigner la maîtrise de l’un des domaine du savoir, la vue d’ensemble de l’esprit humain sur une matière donnée. Dans cette mesure, la connaissance en tant que totalité des savoirs désignerait l’objet par excellence de ce que nous appelons la communauté scientifique, puisque cette connaissance semblerait désormais interdite à un individu isolé, limité dans son apprentissage par le temps de sa vie. Ainsi, dans la cinquième partie du Discours de la Méthode, Descartes invite dans cet esprit l’ensemble des chercheurs de son temps à mettre en commun leurs connaissances afin de constituer une communauté de savants capables de suppléer à la brièveté de l’existence humaine individuelle.
D’un autre côté, nous entendons par connaissance le fait de connaître, l’acte par lequel l’esprit humain appréhende les choses afin d’en avoir une