En 1783, les treize colonies, qui ont acquis avec le traité de Versailles leur indépendance par rapport à la Couronne britannique, et qui constituent les treize premiers Etats, commencent leur expansion territoriale vers l’Ouest. Le jeune pays est alors en proie à des divisions profondes, qu’il s’agisse de la sphère de compétences de l’Etat fédéral ou de la question de l’esclavage, qui mène à la guerre de sécession, qui divise pendant un temps les Etats-Unis. Cette conquête de l’Ouest continue tout au long du siècle pour aboutir finalement en 1890 à un pays de dimension continentale dont la seule frontière à l’ouest est l’Océan Pacifique : la disparition de la « Frontière » est alors officielle. Cette avancée territoriale prend plusieurs formes : l’annexion des territoires aux Etats-Unis, la création de nouveaux Etats qui viennent peu à peu renforcer les premiers, mais aussi par le peuplement des régions nouvellement conquises, leur aménagement, les conflits militaires qui découlent de la rapide expansion territoriale du pays… Car la conquête de l’Ouest ne peut être limitée au travail des pionniers, il faut y voir le rattachement aux Etats-Unis de tous les territoires entre les Appalaches et l’océan Pacifique, non seulement d’un point de vue territorial, mais aussi culturel et économique ; la conquête de l’Ouest ne se termine véritablement qu’avec la disparition de la « Frontière », véritable fossé « entre la civilisation et la sauvagerie », pour reprendre les mots de l’historien américain Frederic Jackson Turner. Tant qu’il existe une frontière, quelle qu’elle soit, entre les Appalaches et le Pacifique, la conquête de l’Ouest n’est pas terminée. Elle ne peut pas non plus s’arrêter à un simple assemblage de faits, qui permettrait d’avoir une vision exacte et factuelle, mais qui laisserait de côté ce qui est peut-être le plus important dans la conquête de l’Ouest. Car si cette conquête permet aux Etats-Unis de se construire économiquement et territorialement,