La conscience et l'inconscient
I-] La conscience comme première certitude
Le mot conscience a eu pendant longtemps une signification morale. La conscience est alors un conseiller qui nous avertit de ce que nous devons faire et c’est aussi un juge qui se prononce sur ce que nous avons fait. C’est à partir de Descartes que la notion de conscience cesse d’être employé dans le sens de « conscience morale » pour désigner comme l’indique l’étymologie du mot (du latin conscientia, cum scientia : avec savoir) la connaissance que l’esprit a de lui même. Le sujet ne peut éprouver des sensations, des sentiments, avoir des pensées sans qu’il sache ou sente que c’est lui qui les éprouve ou les pense. La conscience c’est donc le savoir qui accompagne nos représentations ou nos états de conscience.
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On distingue la conscience spontanée, directe, à laquelle on peut donner le nom de sens intime et la conscience claire, réfléchie que l’on appelle la conscience de soi. Dans la conscience simple le moi sujet ne se distingue pas du moi objet. Mieux, il n’y a pas encore de moi. L’enfant parle de lui à la troisième personne, il s’objective lui-même, il s’appelle de son nom extérieur, comme les autres l’appellent lui-même. Il dit : Charles veut ceci; Charles fait cela. La conscience réfléchie, ou conscience de soi, commence lorsque l’enfant dit Je. Elle se précise avec la différence du JE et du ME, lorsque l’on dit : « Je me connais moi-même »
Comme expérience, la conscience est un fait irrécusable. Elle a pour elle le poids de l’évidence. « Lorsqu’on parle de conscience, écrit Freud, chacun sait immédiatement, par expérience, de quoi il s’agit. » « Qu’est-ce que la conscience ? Vous pensez bien, écrit Bergson de son côté, que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l’expérience de chacun de nous; » La conscience paraît être, pour chacun l’objet d’un savoir immédiat. Le sujet qui pense, ne sait-il pas