La conscience nous permet-elle d'accéder à la vérité?
Conscience signifie étymologiquement « cum scientia », accompagné de savoir. La conscience serait donc d’emblée liée au savoir, à la vérité. Plus exactement, la conscience apparaît a priori comme distance de soi à soi et distance de soi au monde. C’est de cette distance que naît la signification qui est la condition de possibilité de toute quête de la vérité. Seul un être conscient peut avoir le projet de trouver une vérité quelconque, sur lui-même et/ou sur le monde. Il faut nécessairement avoir un recul critique par rapport à son existence pour se lancer dans la quête de la vérité. Il faut par exemple, sentir qu’on est dans la fausseté. Il faut prendre conscience de l’inadéquation entre notre pensée et la chose que nous essayons de penser. De là nous pouvons nous demander puisque la conscience et la vérité sont étroitement liées, si la conscience peut parvenir à la vérité. La conscience n'est-elle qu'un élan vers le savoir, élan voué à l'échec ou à l'inverse la conscience peut-elle prétendre détenir effectivement une quelconque vérité ?
Il s’agit d’abord de savoir si une telle quête de la vérité peut effectivement aboutir. Autrement dit, il s’agit de voir si la conscience a les capacités physiques et/ou intellectuelles de parvenir à la vérité c’est-à-dire à l’adéquation parfaite entre sa pensée et la chose ou si cette adéquation lui est à jamais inaccessible. Le verbe « parvenir »semble nous indiquer que rien n’est moins sur. En effet, parvenir, c’est d’ordinaire arriver en un point déterminé d’un déplacement, mais généralement avec l’idée d’effort, de difficulté. Parvenir à la vérité : voilà quelque chose qui, à première vue, apparaît difficile à la conscience. C’est pourquoi il faut aussi se demander, dès lors que la conscience prétend être parvenue effectivement à la vérité absolue, si cette prétention est légitimement fondée et justifiée. Nous commencerons par définir les deux termes principaux en